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casecoeur
31 octobre 2014

Casecoeur: le fugueur précoce, la légende des Renardières.

des baraquements

 


Je croyais avoir échappé au pire et à vrai dire, je le pensais derrière moi, je reprenais mon souffle et je souriais presque en pensant que je serais bientôt chez moi. Mes parents seraient encore endormi, je repasserais alors le portail, escaladerais la fenêtre et me glisserais, sans un bruit, dans mon lit. Puis après un moment la porte s’ouvrirait, tout doucement, c’est maman qui vient voir ses anges encore endormis, alors moi, je ferai mine d’ouvrir les yeux et je lui sourirais, elle, portant son index devant ses lèvres, me fera signe de ne pas faire de bruit, je les refermerais alors doucement et l’écouterais refermer la porte, avec délicatesse. Mais, Tu n’en es pas là, tu viens d’échapper à l’ogre vert et à peine as-tu eu le temps de croire que tu allais rentrer chez toi, qu’une main inconnu, ou peut-être pas, s’agrippe à toi, comme un prédateur s'agrippe à sa proie. D’un coup d’épaule je tente de me tirer de là et alors que la peur me garde la tête en bas et m’interdit de voir à qui j’ai à faire, retentit une voix qui me remplit de stupeur et d’effroi.
-Ca va petit, t’as eu peur!
Ouah! Le Viel Octavio avec sa charrette à bras, euh! s’il vous plait quelqu’un pourrait-il fermer la porte des toilettes, c’est insupportable! Il était de ceux qui parlent dans la langue ou chaque mot s’accompagne de flatuosité. Comment ne pas avoir peur de lui, c’était un squelette ambulant, les joues rentrées en dedans, Sur sa face de parchemin, des cicatrices dont on ne voyait pas la fin et au-dessus des pommettes, qui semblait vouloir s’échappaient, de grands yeux exorbités, qui justement, orbitait mais on ne savait jamais trop où! Au milieu de tout cela, il y avait une fraise, qu’un jardinier surement mal intentionné, avait dû laisser s’abimer, à coup sûr une mauvaise variété! Juste en dessous, pour marquer le tableau, une moustache, mal taillé, à la charlot ou à l’autre pour ne pas le citer, puis des lèvres imperceptible, le tout monté sur un menton en galoche.
Le reste du corps, lui, est un fil de fer à plusieurs branches. Les bras n’en finissent pas et quand il se déplace,  l’un d’eux, reste toujours à demi tendu devant lui, comme la trompe d’un éléphant. Au bout de ce bras pend une main longiligne, qui semble, mais n’est pas tout à fait morte, elle est en apesanteur! L’autre bras reste, lui, en balancier au niveau du bassin.
C’est vrai qu’il marchait difficilement, handicapé par une cheville, mais il se déplaçait sans béquille, cela lui donnait une allure totalement désarticulé, pour faire plus simple, il fallait éviter de le croiser la nuit, après une sortie au cinéma, où pour la première fois, vous veniez de voir la nuit des morts vivants, car croyais-moi si vous le voulez, mais, qui prend ses jambes à son cou n’a plus de jambes du tout, enfin pas pour courir, non!
Beaucoup de gens avaient peur de lui, surtout ceux qui ne le connaissaient pas et sur le moment, si mon sang n’avait fait qu’un tour, je fus très vite rassuré par le personnage qui, malgré tout, m’était familier. Je levais les yeux vers lui tout en essuyant mes larmes et je remarquais, que malgré son handicap, il avait pris la peine de s’agenouiller près de moi.

des enfants du quartier


Il me laissa me calmer et me dit : alors petit tu fais quoi dehors, de sitôt le matin, hein! D’où tu sors? T’as eu peur on dirait! J’acquiesçai en hochant la tête et en désignant du doigt le champ d’herbe folle.
-mais qu’est-ce que tu faisais là-dedans? c’est dangereux!
Je ne répondis pas et baissa les yeux.
Ne va pas là, c’est plein de verre coupant, de déchets et de sales bestioles, Il laissa trainer un silence puis repris,
Tu sais comment ça s’appelle ici ? Oui, dis-je,
-comment? Dis-moi!
Alors avec ma petit voix je lui dis -c’est les RENARDIERES!
Oui, les renardières, alors je vais te raconter une histoire, une histoire que peu de gens connaissent, certains disent qu’elle est fausse, que c’est une légende, mais moi j’y crois, cette histoire c’est celle de l’endroit où tu es né, cette histoire, c’est celle des RENARDIERES.
Alors écoute! Il était une fois, il y a très longtemps, il y avait un village non loin de là, pas très grand, avec quelques familles et beaucoup d’enfants, le village était entouré de forêt, sombre et noir qui s’étendait à perte de vue, personne n’y pénétré, c’était le repaire du renard, de quelques braconniers et des seigneurs qui y chassaient, ce droit leurs était réservé.
A ses mots mes yeux s’ouvrirent en grand! Il sourit et reprit: 
Ici, où nous sommes, c’était un endroit marécageux, jamais le brouillard ne s’y levait et personne n’osait s’y aventurer, sauf, oui sauf, quelques enfants, bien imprudents.
Au village, comme je te l’ai dit, il y en avait beaucoup et comme tous les enfants, ils ne sont pas toujours très sages et n’écoutent pas ce que leur disent leurs parents. Souvent ils disparaissaient sans que nulle ne sachent où ils sont allés, mais rien d’inquiétant, après quelques appels tous reviennent rapidement, mais un jour, au village l’un d’eux ne revint pas et après quelques heures, les brave gens prirent peur. Les jours passèrent et avec eux grandirent l’effroi et la stupeur car malgré toutes les battues et les recherches on ne le revit pas. Pire encore alors que tous le cherchaient, un autre disparut à son tour, puis un autre, ils furent au nombre de trois, que l’épaisse forêt semblait avoir dévorées.
Tous crurent que cette dernière était habitée par des sorcières, mais suivant une piste, on retrouva les vêtements de l’un deux, à l’intérieur d’un terrier de renard; Pauvre renard, il n’en fallut pas plus, pour que se déchaine envers cet animal la colère des villageois, il fût voué aux gémonies, c’est alors que Le grand massacre commença.
A plusieurs kilomètres à la ronde, tous les terriers furent systématiquement détruits, saccagé, les femelles pleines, éventrées, l’ensemble de la portée piétinée, les petits déjà nés, eux, étaient systématiquement noyés, les autres chassés, liquidés et bientôt, il ne resta plus un seul de ses canidés.
Les mois, peut-être des années passèrent, puis un jour, quelques paysans, au talon de bougres qui avaient maraudé, traversant le marée, découvrirent les corps, tous démembrés, de nos chers, que la douleur avait déjà béatifiées. Le renard ne les avait dont point mangé, mais qui, ou quoi, et de quel manières, avait-on pu ainsi les dépecer? Aux désespoirs de ses enfants perdus et au remord de la bête martyrisée, s’ajouta le terrible silence et l’angoisse que jamais ne se fasse jour, la vérité, que l’horreur soit de parmi nous, qu’elle nous trompe, comme elle trompe Morphée et que par habitude, la méfiance, qui n’habite jamais longtemps l’âme des bonnes gens, s’en soit allée et qu’elle revienne alors pour faire de nous, sans défenses, le jouer de sa monstruosité.

La légende ou l’histoire, nous parle d’un homme, cruel, qui asservissait les enfants, pour des plaisirs abominables, il se servait de leur sang et de l’innocence de leurs cœurs, lors de rituels et de messes ou, dit-on, le diable était présent.

Barbebleue


GILLE DE RAIS, noble et seigneur du pays de RETZ, était un orphelin, élevé par son grand-père, héros de la guerre de cent ans il ne deviendra pas moins que maréchal de France, mais à la mort de la pucelle, auprès de laquelle il brilla, il perdra l’esprit, puis sa fortune. Ruiné, il deviendra un adorateur fervent de Nicolas FLAMEL et de son alchimie, raison perdue, il s’en servira pour la sorcellerie et le sacrifice humain, ce qui le conduira à sa fin.
CHARLES PERRAULT l’immortalisera sous le nom de barbe bleue, à son procès, tous seront glacé par l’horreur de ses confessions, mais L’assassin qui aurait séjourné tout près d’ici au moment des faits, ne les a jamais avoué, comme bien d’autre d’ailleurs, il fut pourtant condamné, pendu et brulé sur le buché, car de la bête rien ne devait rester. Au village pour tous il était coupable et de son sort ils furent soulagés, mais il fallut expier le mal fait à tort à l’animal, le renard. Chacun fit son possible pour le choyer afin d’être pardonner. Celui-ci revint enfin vivre en nos contrées et partout dans la forêt on vit réapparaitre des terriers. L’endroit où cela s’est passé c’est les RENARDIERES, ce qui veut dire les terriers de renards.
Alors ! Me dit-il en me regardant plus intensément : ne soit pas de ses enfants imprudents, rentre à la maison, il y en a une qui doit être inquiète, c’est ta maman !

d'autre enfants du quartier!


A peine avais-je eu le temps de me remettre de mes émotions, que je levais le regard, et comme à la fin d’un film en noir et blanc, je le regardais partir, me laissant-là, bouche bée, coiffé d’un entonnoir, des étoiles autour du cigare. Ouah ! Même si elle sent l’ail et la fine herbe, arrosait d’un vieux beaujolais, ton histoire c’est quand même autre chose que de la brève de comptoir ! Bien-sûr, moi, je vous la raconte sur le présentoir, comme un bonbon mignon, avec son emballage, alors que lui, il me la fait plus court, genre que t’a pas envie d’y revenir, un peu comme ton premier suppositoire, mais je reconnais que ça reste dans ma mémoire, c’est fort! me faire tout ce lézard pour me faire le coup du père fouettard, me refiler la frousse d’aller courir la brousse, mais même avec cette histoire, je le sais maintenant, personne n’a pu ou m’empêchera de faire gambader mes quilles, au-devant du hasard.
Il fallait le voir, marionnette désarticulée se déplaçant dans un moonwalk vers l’avant un break dance de trottoir, ce matin-là, je suis resté seul à le regarder s’éloigner, le Viel Octavio, plus jamais nous nous sommes parlés, mais c’est un peu grâce à lui que je peux, à mon tour, vous raconter la légende des renards et de leurs terriers, mais dites-moi ! Vous y croyez, vous à son histoire ?

renard-roux

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Bonjour, je ne sais pas qui est l'auteur de ce Blog mais je pense que notre groupe fermé peut vous intéresser : https://www.facebook.com/groups/1291545850880494/
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